Un bootcamp de développement web t’ouvre plus d’opportunités que tu ne le penses

Estelle R
11 min readMay 19, 2020

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Il y a aujourd’hui de nombreux ‘bootcamps’ qui proposent des formations, notamment dans le développement web, et ils sont assez populaires sur les CV des personnes travaillant dans la Tech.

Ces formations express, qui durent environ 3 mois, t’apprennent les bases essentielles du développement web dit « full stack ».

Nous reviendrons sur ce terme mais si tu te poses la question de savoir quels sont débouchés professionnels après une telle formation et/ou si cela te serait utile dans ton parcours actuel, je vais t’expliquer quelles opportunités peuvent s’ouvrir à toi grâce à ces formations et comment s’en servir.

Cet article t’intéressera si :

1- Tu hésites à faire un bootcamp de développement web car tu souhaites évoluer ou changer de parcours professionnel

2- Tu travailles dans la tech et tu ne te sens pas toujours légitime sur certains sujets un peu ‘techniques’

3- Tu fais un bootcamp de développement web et tu te poses des questions sur la suite

J’ai moi-même réalisé un bootcamp en développement web avec The Hacking Project. Je ne ferai pas ici de comparatif de différents bootcamps mais je citerai à quelques occasions ce que j’ai pu constater au travers de mon expérience, des retours d’anciens élèves de plusieurs bootcamps (Le Wagon, La Capsule, IronHack…) et des avis de professionnels de la Tech.

Je vais donc détailler les points suivants dans cet article, tu peux aller consulter directement les parties qui t’intéressent le plus :

1- Le contenu des formations de développement web ‘full stack’ : si tu ne connais pas déjà le sujet, cela t’aidera à comprendre la suite

2- Les métiers du développement web pas forcément ‘full stack’ pour ceux qui n’ont pas accroché avec l’ensemble du programme

3- Les métiers de Product Owner / Product Manager, pour ceux qui aiment la gestion de projet et ceux qui aimeraient rester généralistes

4- Le métier de ‘data analyst’, pour ceux qui aiment les analyses et les statistiques

5- Les métiers de la QA, pour ceux qui ont le sens du détail et de la qualité

6- Les métiers de ‘Solutions Engineer’ et de ‘Technical support’ qui peuvent aussi constituer un excellent tremplin vers d’autres métiers

7- Les ‘Ops’, pour ceux qui aiment être au coeur de l’action et des process

8- Les métiers de ‘Growth’ pour ceux qui aiment le marketing et l’acquisition clients

🚀 C’est parti ! 🚀

En quoi consiste une formation de développement web ‘full stack’ ?

Je vais te parler des formations en développement web dites « full stack » telles que celles proposées par The Hacking Project, Le Wagon, IronHack, La Capsule, Le Réacteur, etc.

Full stack pour du développement web signifie tous les aspects de la réalisation de sites web pour ordinateur, tablette et mobile : les bases de données, le développement du ‘back-end’, le développement du ‘front-end’, l’infrastructure, la sécurité, les animations, les automatisations, les services, les bots, etc.

Le développement ‘Front-end’ et ‘Back-end’ :

👉 Si tu n’es pas familier des termes de développement front-end et back-end, voici deux définitions très simplifiées :

Le développement du ‘front-end’ consiste à développer la partie ‘client’ du site, ce qui signifie plus ou moins la partie visuelle d’un site, les interactions (clics sur les boutons, fonctions audio ou vidéo…) et le parcours utilisateur qui donne vie aux éléments transmis par le ‘back-end’.

La partie dite ‘back-end’, c’est les coulisses : il s’agit là du traitement tout ce qui est géré côté ‘serveur’ donc les données et leurs liens entre elles, les traitements de statuts (par exemple changer le statut d’une commande de ‘payée’ à ‘en préparation’), et tous les processus qu‘on ne voit pas forcément en naviguant. Ces informations sont en partie transmises au ‘front-end’ pour être utilisées, voire affichées aux utilisateurs.

⚠️ Ces définitions sont volontairement simplifiées et ne sont pas exhaustives.

Les formations sont plutôt complètes et intenses, ce qui permet à la fin de celles-ci de produire un site d’une qualité assez remarquable en comparaison du temps investi (seulement 3 mois ! ) et en considérant que les étudiants consacrent 2–3 semaines en moyenne sur la réalisation du projet final qui consiste à créer un site web de A à Z.

Bien entendu, les programmes diffèrent d’une école à l’autre. Certaines sont plus exigeantes sur les aspects techniques, certaines proposent des langages plus demandés actuellement (oui, on parle bien du fameux JavaScript), d’autres encore vous permettent de passer une semaine sur les applications mobiles.

Mais rentrons maintenant dans le vif du sujet : quelles opportunités s’ouvrent à toi après un bootcamp de développement web ?

Faire un bootcamp de ‘dev web’ pour devenir développeur·e

Commençons par le métier le plus évident suite à une formation de développement web.

Devenir développeur était le motif n°1 de la plupart des étudiants de ma session à The Hacking Project mais beaucoup ne connaissaient pas les autres métiers de la tech.

J’ai donc voulu partager ici d’autres possibilités que celle de ‘développeur full stack’ comme j’ai eu l’occasion d‘en parler avec de nombreux camarades de bootcamp, même si vouloir s’orienter vers le métier de développeur est bien entendu légitime et passionnant.

En bootcamp, tu apprendras les bases du développement web : suffisamment pour pouvoir faire un site web de type ‘Minimun Viable Product’, c’est-à-dire un site qui tient la route. Le résultat est en général correct et propose les fonctionnalités essentielles.

Il faut donc pousser ton apprentissage au-delà des acquis fondamentaux après un bootcamp : faire des projets, continuer à apprendre soi-même, renforcer ses compétences avec un expérience professionnelle par exemple.

De plus, tu constateras peut être que le ‘back-end’ te plait plus que le ‘front-end’, ou l’inverse. Dans de nombreuses entreprises, les développeurs sont encore spécialisés en front-end ou en back-end. Par contre, cette division est de moins en moins courante, surtout en startups où les développeurs sont polyvalents.

Donc si tu préfères un de ces domaines, ne t’inquiètes pas pour la suite et approfondis tes compétences particulièrement dans le domaine qui te plaît. Il y aura toujours des opportunités. 🎯

Tu peux aussi explorer après le bootcamp le domaine de l’admin système et de l’infrastructure : ces domaines sont en très forte expansion (pour ne pas dire explosion) et les recrutements sont parfois moins exigeants sur la question des diplômes.

Le métier de Product owner / Product manager

Poursuivons avec le métier dont tout le monde parle en ce moment : Product Owner (PO) ou Product Manager (PM). Il y existe des différences entre ‘PO’ et ‘PM’ mais, pour simplifier, je ne les détaillerai pas ici.

Les PO/PM travaillent main dans la main avec les designers et les développeurs pour prioriser et faire développer les sujets les plus importants pour l’entreprise. 🔝

Les PO/PM sont souvent responsables d’organiser les priorités de développements et d’accompagner la conception des fonctionnalités (en écrivant des spécifications, notamment) pour permettre un développement rapide. En général, ils sont aussi en charge de suivre l’avancement des développeurs et, parfois, d’encadrer l’équipe dans le cadre d‘équipes cross-fonctionnelles.

Il s’agit donc d’un métier intéressant si tu aimes le côté technique du développement mais que tu apprécies aussi beaucoup (beaucoup) la gestion de projet, le management et le design.

Étant Product manager, j’avais souvent entendu qu’un bon PO/PM n’avait pas besoin de compétences techniques. Je peux dire à présent que c’est vrai, un bon PO/PM curieux du côté technique va s’en sortir. Mais un bootcamp donne accès à une plus grande autonomie et une meilleure compréhension des débats techniques. 🤓

Les connaissances apprises au bootcamp sont très utiles pour comprendre les enjeux et complexités techniques cachés derrière le développement d’une fonctionnalité, et donc pour mieux spécifier ou anticiper des besoins.

Le métier de PO/PM requiert de faire travailler efficacement plusieurs experts ensemble et de traduire les besoins des uns et des autres pour fluidifier la communication. Savoir expliquer simplement des détails techniques est donc un atout important.

Par contre, il faut veiller à ne pas tomber dans le travers inverse : le PO/PM n‘est pas responsable des décisions techniques.

Les métiers de “product” sont tous en forte expansion en ce moment et le recrutement dans ce domaine connaît une réelle explosion, il y a donc beaucoup d’opportunités mais pas toujours ouvertes aux juniors.

Si ce métier t’intéresse, essaye de développer les compétences requises sur des projets de groupe ou dans ton poste actuel, et valorise ton savoir technique. Je vais aussi te présenter plus loin dans cet article d’autres métiers plus accessibles qui peuvent te permettent d’évoluer vers ce poste.

Le métier de Data Analyst

Le métier de ‘Data analyst’ ou ‘Product data analyst’ est fortement recherché par les recruteurs. Un bootcamp de développement web peut être l’occasion de découvrir les bases de données pour avoir un avant-goût de ce métier, ou de renforcer tes compétences si tu es déjà analyste.

Il est très intéressant pour un ‘Data analyst’ de bien connaître les bases de données, leur typologie et comment elles ont été construites. C’est cette connaissance que tu pourras faire valoir grâce à un bootcamp, même si le métier est en général plus axé sur l’information des décisions business ou produit que sur les décisions techniques. 📈

J’ai eu de nombreux retours de Data analysts me disant tous les bénéfices qu’ils avaient trouvé à apprendre le développement web pour renforcer leur légitimité sur les sujets techniques liés au management de la data. La responsable de l’équipe data d’une très belle startup me disait récemment à quel point cela avait été un pivot au début de sa carrière.

Par contre, si tu réfléchis sérieusement à t’orienter vers le métier de data analyst sans connaissances en analyse de données préalables, il te faudra une formation spécialisée dans ce domaine. L’apprentissage du développement web est un complément très utile pour comprendre l’architecture des données de ton entreprise mais ce n’est pas suffisant pour ce métier.

Les métiers de ‘Quality Assurance’

L’assurance de la qualité des applications (sites, apps…) consiste à vérifier le respect de la qualité attendue avant que les applications ne soient mises en ligne. Cette fonction constitue souvent un enjeu majeur pour beaucoup d’entreprises, quelle que soit leur taille.

Après un bootcamp, il peut être intéressant d’évoluer vers les postes de ‘QA fonctionnelle’ ou de ‘QA engineer’ selon ton niveau de compétences et selon ton aisance sur la partie technique.

La ‘QA fonctionnelle’ consiste à créer et réaliser des tests pour vérifier la qualité de ce qui est livré par les développeurs au niveau du design, des fonctionnalités, des interactions, etc. L’objectif est de déterminer si tous les critères fonctionnels, et des fois même techniques, sont bien conformes à l’attendu avant la mise en ligne. 💯

Le métier de ‘QA engineer’ est lui plus technique et vise à automatiser, donc à développer, tous les tests fonctionnels et techniques afin de vérifier rapidement et efficacement tout ce qui est livré par les développeurs.

Ces métiers peuvent aussi être de bons tremplins vers les métiers de développeurs ou de product manager. J’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs juniors travaillant sur de la ‘QA’ qui ont pu ensuite évoluer facilement vers ces postes.

Les métiers de ‘Technical support’ et ‘Solutions engineer’

Le support technique représente un ensemble assez large de fonctions mais il consiste en général à apporter de l’aide sur la résolution de problèmes techniques, en interne ou en externe (auprès d’un portefeuille de clients). 🤙

Les appellations sont variées :

  • Le ‘technical support manager’ a pour mission d’améliorer l’expérience utilisateur. Il s’occupe donc souvent de gérer les bugs et les évolutions mineures des produits (sites, apps…), en plus de la gestion habituelle des demandes clients en mode ‘service clients’. Ce poste est alors en lien direct avec les designers, les PO/PM et les développeurs.
  • ‘Solutions engineer’ est parfois employé pour désigner un métier proche de l’account management mais celui-ci est spécialisé sur la gestion des problèmes techniques et la mise en place de solutions pour un ensemble de clients, en lien avec les développeurs et/ou les product managers. Ce métier est souvent présent dans des entreprises proposant des SaaS très techniques.

Il existe beaucoup de noms et de missions derrière ces titres mais ils sont des pistes intéressantes pour les personnes qui ont peu de qualifications ou d’expériences et qui souhaiteraient évoluer par la suite vers des postes de product manager ou des postes techniques.

Les métiers plus proches du terrain

Si tu aimes être dans leur coeur de l’action d’une entreprise et que tu aimerais utiliser tes compétences techniques acquises dans un bootcamp, les métiers en ‘Ops’ (Opérations) pourraient t’intéresser.

Les ‘Ops’ consistent à mettre en place des ‘process’ dans l’entreprise afin d’optimiser les tâches à réaliser régulièrement. Il peut s’agir de tâches d’administration générales ou des tunnels de ‘sales’ (= les ventes). 💸

Par exemple, sur un site de mise en relation de freelances, les personnes en charge de la communauté contactent régulièrement les freelances. Pour cela, les ‘ops’ vont définir les modalités de ces contacts et ils vont adapter les outils à ces besoins pour gagner en efficacité.

Côté ‘sales’, les account managers, business developers et autres métiers des ventes réalisent régulièrement les mêmes tâches avec une valeur ajoutée plus ou moins importante. Pour gagner en efficacité, harmoniser les pratiques et augmenter la personnalisation, les entreprises mettent en place des processus unifiés pour tout le monde et définis par les ‘Ops’.

Les Ops ont donc pour mission d’identifier les process les plus adaptés et les plus efficaces, de faire évoluer les outils, d’automatiser les tâches et les échanges entre les outils (en utilisant des outils comme Zapier ou en développant) et d’analyser les performances.

A cette occasion, ils travaillent avec des Product managers ou des développeurs directement. Dans certaines start-ups, les ops ont fait des formations en développement web de type bootcamps et développent eux-mêmes une partie de leurs outils.

Les métiers ‘Growth’, entre marketing et technique

Pour finir, les fameux métiers du ‘Growth marketing’ visent à générer de l’acquisition clients / prospects pour une entreprise en utilisant tous les outils numériques possibles et ta créativité. 🎨

Ce métier requiert de maîtriser un minimum les outils ‘no code’ et la culture technique. Mais avoir un vrai bagage technique et savoir développer toi-même un peu de JavaScript t’ouvrira beaucoup d’opportunités en marketing.

Les métiers du marketing digital sont de plus en plus en demande de compétences techniques et il ne faut pas avoir peur de mettre les mains dans la partie technique d’outils comme Google ads, Facebook ads, Google analytics, Zapier and co.

Il ne s’agit pas pour autant d’être un développeur sauf si tu espères devenir ‘Growth hacker’. Ce dernier consiste à utiliser le développement informatique pour ‘hacker’ la croissance des sites, des apps, des outils, ou des plateformes avec des techniques innovantes.

Le métier de ‘Growth Hacker’ requière généralement de très bonnes compétences en développement pour être autonome et tester rapidement des idées. Ces postes ne sont pas très nombreux et plutôt présents dans des startups très petites.

Par contre, le poste de Growth marketer est bien plus courant dans le reste des entreprises et favorise énormément les profils ayant un parcours business et une formation complémentaire en développement web.

La première marche mais pas la ligne d’arrivée 🏁

Dans tous les cas, tu devras considérer un bootcamp de développement web comme une première marche dans ton parcours ou comme un complément à tes compétences initiales.

Le but de cet article est de te donner des pistes de réflexions pour que tu puisses trouver une voie qui te correspond et non pas juste faire du développement parce que ça paye bien et qu’on peut le faire en remote…

Je t’assure, on peut très bien gagner sa vie et faire du remote (et du freelancing) en étant Product Manager ou Data Analyst dans la tech ;)

Si tu as l’envie de faire un bootcamp de développement et que tu as l’opportunité de le faire, je n’ai qu’une seule chose à te dire (et que l’on m’a souvent dit aussi) : “fais-le, tu ne le regretteras pas”.

Et je ne l’ai pas regretté !

J’espère que mes conseils et retours d’expérience permettront d’ouvrir quelques horizons ☀️

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Estelle R

8 years working on Tech products, 5 years as a startup Product Manager. Currently diving into development @42born2code school & PM freelancer